Tag Archives: Coup de Coeur

GREEN APOCALYPSE (Yom et Wang Li)

4 Juin

Image

(Réf : MN8942)

D’une rencontre insolite entre deux virtuoses de tradition très éloignée, l’un chinois, Wang Li, à la flute à calebasse et guimbarde, l’autre klezmer , Yom, à la clarinette, naît un projet commun , déjà évoqué par la pochette, d’une vision au premier abord apocalyptique mais ensuite optimiste : image d’ une ville détruite par l’homme, mais où les végétaux renaissent progressivement . Vision obsessionnelle, tantôt shamanique (souffle inquiétant à la guimbarde dans « Underground Storm »), tantôt répétitive à la manière d’un Philip Glass dans « Electricity ». La nature reprend sa place, exprimée de manière très poétique et sensible dans « Flower Diary » au son parfaitement maîtrisé de la flute à calebasse, ou dans « The Dream of the Tree », à la clarinette, ici au son proche d’un duduk (clarinette arménienne).

Véritable bravoure de ces deux musiciens, de parvenir à évoquer des univers si contrastants, des palettes sonores si larges, qui remplissent l’espace à la manière de tout un orchestre. Epoustouflant.

Carla Vandreecken

Prokofiev, sonates pour piano n°6, 7 et 8 par Denis Kozhukhin

8 Mai

Image

Le jeune lauréat du Concours Reine Elisabeth 2010 nous propose un enregistrement des sonates dites « de guerre » de son compatriote.

En 1936 Prokofiev revint avec sa famille s’installer  à Moscou après 18 ans passés à l’étranger. Nul ne se rendait compte qu’au même moment Staline instaurait la « Terreur » purge massive de l’intellingentsia soviétique durant laquelle de nombreux artistes, amis du compositeur, disparurent.

Dans ces trois œuvres composées entre 1937 et 1941, soit avant l’entrée en guerre de la Russie, Prokofiev retrouve son style percutant et acide des années précédant la révolution , sa toccata de 1912 en est un parfait exemple.

La 7ème sonate est certainement la plus connue des  trois grâce, entre autre, à son dernier mouvement « precipitato ».  Kozhukhin a adopté un ton moins mordant , plus lisse qui laisse un peu sur sa faim.

On comparera cette version à celle de Yefrim Bronsman  (EP9146) véritable combat entre l’homme et son piano traduisant par sa brutalité maîtrisée l’appréhension de l’avenir.

Image

Véronique Broes

Best of 2009 de Benoit Beoziere

23 Déc

Antipop Consortium « Fluorescent Black » -> KA6043

Un album qui marque le retour en force et la reformation (après 7 ans d’absence)  de l’un des groupes les plus avant-gardistes du Hip Hop.

Iswhat?! « Big Appetite » -> KI7901

Formation underground aux confins du hip-hop et du jazz le plus aventureux. Un disque abouti, intelligent, qui s’impose comme l’un des plus passionnants de la galaxie Hip Hop actuelle.

P.O.S. « Never Better » -> KP0276

Un disque innovant aux sonorités rock, punk, hip hop… et plusieurs titres qui marqueront sans aucun doute l’histoire du hip hop underground.

Animal Collective « Merriweather Post Pavilion » -> XA544X

« Dub Echoes » de Bruno Natal -> TB2601

Documentaire sur les origines d’un genre : le dub jamaïcain. Nombreux intervenants de renom comme Lee « Scratch » Perry, 2 Many Dj, Mad Professor, mais aussi Kode 9, Roots Manuva, …

A découvrir aussi, le double coffret audio avec Dub Syndicate, The Congos , U Roy, … -> K 8196

Best of 2009 de Yannick Hustache

19 Déc

Best of  2009 de Yannick Hustache

Future Of The Left : ‘Travel With Myself & Another’ -> XF989C

Ex MCLusky. Des Pixies mal lunés qui auraient piqué le matos de Shellac en rêvant de The Fall et de PIL. Ce disque devrait être prescrit aux partis de gauche du monde entier.

Animal Collective ‘Merriweather Post Pavilion’ -> XA544X

Au-delà du buzz, des débats et de tout ce qui a été écrit (y compris par moi), un foutu bon album de pop (enfin) moderne qui résiste aux écoutes successives  et se bonifie à mesure que la descendance se fait chaque jour plus nombreuse.

Fuck Buttons  ‘Tarot Sport’ -> XF931I

Duo electro noise à mi-chemin de Boards of Canada et de Wolf Eyes. Percussif, spasmodique, psychédélique et même planant parfois. Bruyant mais toujours audible.

Dirty Projectors  ‘Bitte Orca’ -> XD604F

Un chanteur sosie d’Anthony Perkins à la fausseté troublante. Des anges femelles qui pinaillent à l’entrée du Paradis et un batteur apprenti bûcheron. La cata ? Non un disque pop totalement décomplexé. Ce qui est plutôt rare.

Sonic Youth ‘The Eternal’ -> XS583F

La maison de repos des oreilles martyrisées, ce n’est pas encore ce coup-ci ! Pas le meilleur mais une forme de jouissive immédiateté retrouvée.

Le Singe Blanc ‘Baïho’ -> XS404C

Un trio de Metz composé de deux basses/batterie et flanqué d’un vocaliste inhumain seul locuteur sur Terre d’un langage imaginaire à base d’onomatopées fantasques. 10% de Magma, 5% de Primus surnageant dans un bouillon de pop atomique à l’instabilité recherchée et tourneboulante.

Bill Callahan ‘Sometimes I Wish We Were An Eagle’ -> XC032R

Même s’il s’est débarrassé de sa carapace de faux groupe, l’ex Smog, demeure à vie abonné à la mélancolie. Mais si la tristesse lui inspire à chaque fois de telles splendeurs faites chansons, on le verrait bien égoïstement affligé de sept ans de malheur de plus !

Grizzly Bear ‘Veckatimest’ ->XG860C

Pochette XG860C.De la pop mille-feuille en couches finement disposées. Des chœurs battus en neige et des harmonies vertigineuses pour des constructions mélodiques qui ne le sont pas moins. Gavage sans limites…

Hitch ‘Clair Obscur’ ->XH614X

Une merveille de pop (core) tendue à l’extrême. Acéré, riche en saillies dissonantes, scansions rythmiques fracturées et en hymnes revêches, le rock de ces Courtraisiens atteint un degré de maîtrise à l’égal des ténors du genre (The Paper Chase, 31Knots…), remonte l’échine et s’immisce par les oreilles avec une facilité déconcertante.

+ 1 film :

« Electric Glide in Blue » de James William Guercio ->VE0287

Un épisode de ‘Chips’ tourné par Sam Peckinpah. Pied de nez au fumeux ‘Easy
Rider’