D’une rencontre insolite entre deux virtuoses de tradition très éloignée, l’un chinois, Wang Li, à la flute à calebasse et guimbarde, l’autre klezmer , Yom, à la clarinette, naît un projet commun , déjà évoqué par la pochette, d’une vision au premier abord apocalyptique mais ensuite optimiste : image d’ une ville détruite par l’homme, mais où les végétaux renaissent progressivement . Vision obsessionnelle, tantôt shamanique (souffle inquiétant à la guimbarde dans « Underground Storm »), tantôt répétitive à la manière d’un Philip Glass dans « Electricity ». La nature reprend sa place, exprimée de manière très poétique et sensible dans « Flower Diary » au son parfaitement maîtrisé de la flute à calebasse, ou dans « The Dream of the Tree », à la clarinette, ici au son proche d’un duduk (clarinette arménienne).
Véritable bravoure de ces deux musiciens, de parvenir à évoquer des univers si contrastants, des palettes sonores si larges, qui remplissent l’espace à la manière de tout un orchestre. Epoustouflant.
Carla Vandreecken