Wolfert BREDERODE Quartet, Meander (réf :UB7338) Musique construite, lyrique et pointilliste, d’une grande précision, sur le label ECM. Alliance entre rigueur intellectuelle et musique aérienne, qui coule de source. Magnifique résultat!
Fred HERSCH, ALONE AT THE VANGUARD, In the wee small hours of the morning (réf : UH5503) Ce morceau qui ouvre l’album est tellement raffiné et teinté d’impressionnisme, qu’on croirait entendre Debussy. Fred Hersch fait preuve dans cet album d’un raffinement extrême, d’intériorité…
Vijay IYER, PANOPTIC MODES, History is alive (réf : UI9848) Belle interaction entre pianiste et percussionniste omniprésent, dans une sorte d’ostinato qui soutient le pianiste. Il y a dans les compos d’Iyer une énergie constante que vient appuyer son compère saxophoniste Mahantappa. Cet album reflète les racines indiennes de ces deux musiciens, et une grande complexité rythmique dans une improvisation structurée.
Anders JORMIN, AD LUCEM, Lux (réf : UJ9392) Tradition suédoise, 2 chanteuses en symbiose totale, instrumentation très sobre, totalement au service des voix. Jormin fait chanter sa contrebasse comme on a rarement l’occasion d’entendre. Dans Caerulus, basse très chantante et très beau solo de sax, suivi d’un très beau morceau instrumental uniquement.
Brad MEHLDAU Trio, WHERE DO YOU START (réf : UM4239) Même quand il s’attaque uniquement aux « covers », comme sur cette compil où il reprend notamment le célèbre « Hey Joe », Brad Mehldau s’approprie les morceaux qu’il interprète, les personnalise, avec sa façon bien à lui de passer imperceptiblement la mélodie d’une main à l’autre, créant ainsi une atmosphère aérienne. Avec son trio, il parvient à allier subtilement l’art du trio jazz avec l’harmonie classique raffinée de la fin du 19è siècle français et celle de chanteurs folk, pop et rock, comme les Beach Boys et Jimmy Hendrickx, mais aussi Nick Drake et Sufjan Stevens.
Giovanni MIRABASSI, ADELANTE !, Le Déserteur (réf : UM6170) De ce bouquet de chants de révolte du monde entier, il faut écouter « Le Déserteur », dont il nous rend ici une très belle interprétation, digne du titre de Boris Vian, c’est une petite perle.
PORTICO QUARTET, PORTICO QUARTET, Steepless [feat. Cornelia] (réf : UP7671) Comment résister à cette petite voix légèrement granuleuse, venue du Nord, dans une composition très sobre. La voix de Cornelia est d’abord accompagnée uniquement de percussion, l’orchestration électro s’élargit ensuite, augmente en intensité, pour retomber aussitôt en quelque chose de minimaliste. Beaucoup de recherche sonore dans cet album, notamment grâce au « hang », instrument de percussion suisse encore peu répandu, sorte de couvercle métallique en forme de cloche, à sonorité très recherchée. Ce groupe anglais, qui en est à son troisième album, n’a pas fini de faire parler de lui.
Trygve SEIM & Andreas UTNEM, PURCOR, Kyrie (réf : US2487) Norvégien, Trygve Seim n’a pas échappé à l’influence de Garbarek. Le piano est en fusion totale avec le saxophoniste, dans une sonorité feutrée, sans heurt, idéal pour se réveiller doucement et progressivement le matin. C’est une musique méditative, évoluant en nappes sonores.
Gwilym SIMCOCK / GARLAND / SIRKIS, Lighthouse (réf : US4510) Ce trio sans basse remplit l’espace de façon spectaculaire, presqu’à la manière d’un groupe « fusion ». Le rôle de la basse est partagé très efficacement entre le pianiste et le percussionniste. La présence du « hang »renforce la sonorité particulière du trio, ajoutant une couleur exotique. Les trois musiciens donnent ici un résultat d’une cohésion exceptionnelle, malgré leurs très fortes personnalités réciproques.
Kenny WERNER, NEW YORK LOVE SONGS, Ground zero (réf : UW4277) Rêveries citadines « post 11 septembre » empreintes de nostalgie, élégantes et expressives. Le titre « Ground Zero » fait penser au prélude de Debussy « La cathédrale engloutie », par ces accords en parallèles, typiques. L’album entier se laisse entendre sans effort, mais mérite d’être écouté attentivement. Chaque note, chaque accord est choisi scrupuleusement : dans la lenteur, on ne peut se permettre le bavardage, on ne joue que l’essentiel, la note juste.
Carla